France, Allemagne, Espagne : ces 3 pays seraient responsables de 66,5% des rejets de demande de visa C sur les 379,207 demandes déposées en 2021, d’après des statistiques publiées par le site Schengen Visa News*. Les demandeurs du Maroc, l’un des pays les plus impactés par ces rejets, auraient dépensé près de 3 millions d’euros pour des demandes rejetées. Retour dans cet article sur ce qu’est le visa Schengen et les conditions à remplir pour déposer une demande complète.
L’exemption de visa
La notion d’exemption de visa est essentielle en immigration : elle concerne la possibilité pour certains citoyens d’entrer sur le sol de certains pays pour une certaine durée, en fonction des accords diplomatiques et bilatéraux entre lesdits pays. Par exemple, un citoyen français pourra se rendre au Brésil pour 90 jours sans avoir à obtenir de visa au préalable, simplement en montrant son passeport français valide à l’arrivée sur le territoire brésilien. Même chose pour le citoyen brésilien.
Lorsqu’il n’y a pas d’accord d’exemption de visa entre deux pays, il faut alors obtenir un visa auprès du Consulat du pays concerné, avant son entrée dans le pays.
On en profite ici pour vous rappeler qu’à partir de la fin 2023, le système ETIAS devrait être mis en place : comme l’ESTA américain, il s’agit non pas d’un visa, mais d’une autorisation de voyage à obtenir avant l’entrée dans l’espace Schengen pour tout citoyen bénéficiant d’une exemption et souhaitant se rendre dans l’espace Schengen. ETIAS : l’ESTA européen dès 2023 – OUI Immigration (oui-immigration.com)
Le Visa Schengen, qu’est-ce que c’est ?
Pour les personnes souhaitant se rendre dans l’espace Schengen et ne bénéficiant pas d’exemption de visa, un visa doit être obtenu. Ce visa, communément appelé “ Visa Schengen”, se répartit en 3 catégories : le visa ATV pour les transits aéroportuaires, le visa C pour des séjours de moins de 90 jours à visée touristique ou business, et le visa D délivré pour des séjours de plus de 90 jours ( travail, famille, retraite,….). Les rejets se concentrent principalement sur le visa C, mais ne lui sont pas réservés.
Les réflexes à avoir
Le premier réflexe est de vérifier auprès du Consulat concerné quels sont les documents exigés. Certains, comme le passeport ayant une validité supérieure à 3 mois après la date où vous devez quitter l’espace Schengen et comportant au moins 2 pages vierges ; les photos d’identité aux normes, le certificat d’assurance couvrant votre voyage, la preuve d’hébergement, la réservation de vol aller/retour, le formulaire de demande de visa parfaitement complété…. sont indissociables de cette demande.
Le deuxième réflexe est de se mettre à la place d’un agent consulaire qui reçoit votre demande et qui va chercher à savoir :
- Ce que vous allez faire dans le pays
- Comment vous allez y subvenir à vos besoins
- Quand et pourquoi vous allez le quitter
C’est en posant ces questions-là que vous avez le plus de chance de monter un dossier complet. Chaque dossier sera personnel et dépendra du but de la visite, et vous pouvez consulter Oui Immigration pour cela. Néanmoins :
- Prouver ce que vous allez faire dans le pays concerné, en fournissant lettre d’invitation / flyer de la conférence/ preuve formelle du meeting auquel vous devez assister/ lettre d’explication de ce que vous venez faire servira à faire comprendre au Consulat le but de votre voyage ;
- Donner des preuves de vos ressources financières ( fiches de paye, extraits de compte en banque, attestation propriétaire, attestation bancaire, versements de pension de retraite, contrat de travail, factures, titre de propriété, ….) couvrant le montant quotidien exigé par le pays Schengen concerné servira à faire comprendre au Consulat que l’Etat ne devra pas subvenir à vos besoins durant votre séjour ;
- Montrer les liens qui vous unissent à votre pays actuel ( contrat de travail, acte de mariage, actes de naissance des enfants, titre de propriété, lettre employeur,….) et le billet d’avion retour servira à faire comprendre au Consulat que vous quitterez le pays à expiration de votre visa, ou avant, et que vous ne déciderez pas d’y rester de manière illégale.
Anticipez votre demande : d’un Consulat à un autre, le rendez-vous obligatoire pour déposer votre demande, payer la demande et à laisser vos empreintes biométriques peut être disponible dans une semaine… ou dans 2 mois.
De plus, certains documents (attestation d’hébergement, lettres,….) peuvent mettre du temps à être obtenus. Présentez les originaux avec des copies, et pensez à les traduire dans la langue du pays concerné.
Décision des autorités
Le Consulat, une fois votre demande reçue, va vérifier votre dossier et donner, ou non, son accord. Généralement, le dossier est traité en 2/3 semaines ouvrées, mais tout varie de la charge du travail du Consulat à ce moment-là.
Les autorités sont maîtresses de leurs décisions et délais. Ces derniers pourront donc être plus longs, des documents additionnels pourront vous être demandés et la décision pourra être négative même si votre dossier vous paraît très complet – de plus, la raison du refus ne vous sera pas systématiquement donnée. Le refus peut être donné en raison de votre dossier, d’un refus précédent, d’un historique dans l’espace Schengen (overstay) ou pour des raisons politiques que vous ne pouvez maîtriser– en montant un dossier extrêmement complet et répondant aux attentes du Consulat, vous mettez évidemment plus de chances de votre côté, mais la décision reste celle du Consulat.
Infos en plus :
- Si vous avez prévu de visiter plusieurs pays de l’espace Schengen, c’est au premier pays visité que vous devez demander le visa ;
- Un refus ne vous empêche pas de re-déposer une demande. Cela dit, il est mieux de laisser passer quelques mois avant de faire ceci.
- Lorsqu’un refus est prononcé, il est inscrit dans votre dossier et ce dernier est accessible à tous les pays de l’espace Schengen. Il n’est donc pas conseillé de déposer votre demande auprès du Consulat d’un autre pays.
Contactez-nous si vous avez une demande ou des questions sur le sujet ! oui@oui-immigration.com
